Le BHA le plus connu et utilisé en cosmétique est l'acide salicylique. Naturellement présent dans des végétaux comme l'écorce de saule, il est liposoluble, ce qui signifie qu'il peut se dissoudre dans le gras. Cette propriété lui permet de pénétrer en profondeur dans les pores de la peau pour déloger l'excès de sébum, les cellules mortes et autres impuretés qui les obstruent. Son action exfoliante chimique favorise le renouvellement cellulaire et aide à affiner le grain de peau.
Les soins contenant du BHA sont donc particulièrement recommandés pour les peaux grasses et à tendance acnéique. Ils luttent efficacement contre les imperfections telles que les points noirs, les boutons et les pores dilatés. L'acide salicylique possède également des propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes, ce qui en fait un actif de choix pour apaiser les rougeurs et prévenir la prolifération des bactéries responsables de l'acné. On le retrouve dans une multitude de produits cosmétiques : lotions, sérums, nettoyants, et même des masques.
La polémique autour du BHA : un actif puissant sous surveillance
Loin d'être un ingrédient anodin, l'acide salicylique est au centre d'une double controverse qui mérite attention.
D'une part, sa grande efficacité est aussi ce qui peut le rendre trop puissant pour certaines peaux. Son action exfoliante intense peut parfois être agressive, provoquant irritations, rougeurs, sécheresse, voire une desquamation, surtout sur les peaux sensibles ou en cas de surutilisation. Une peau ainsi agressée peut fragiliser sa barrière cutanée et, paradoxalement, réagir en produisant davantage de sébum, rendant le soin contre-productif.
D'autre part, et c'est le cœur de la polémique, l'acide salicylique est soupçonné d'être un perturbateur endocrinien. La réglementation européenne l'a d'ailleurs classé comme "CMR 2", c'est-à-dire une substance suspectée d'être toxique pour la reproduction humaine. Face à ces inquiétudes, les autorités scientifiques se sont penchées sur le sujet. Le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC) a réévalué sa sécurité. Dans son avis le plus récent, le comité a conclu que l'acide salicylique est considéré comme sûr aux concentrations très strictes autorisées dans les produits cosmétiques en Europe (généralement jusqu'à 2% pour les soins du visage non rincés). La sécurité d'emploi est donc jugée satisfaisante dans le cadre de cette réglementation, mais la surveillance reste de mise.